Cette thèse constitue la première grammaire d’envergure de la langue stieng, une langue minoritaire en danger parlée au Cambodge et au Vietnam. Si le nombre exact de locuteurs est à ce jour méconnu, la population stieng compterait 51 540 membres dans les deux pays. Ce travail se base sur deux variétés différentes de stieng, toutes deux parlées au Cambodge, dans la région de Kratie et le district de Snuol. L’étude s’appuie sur des données de première main collectées auprès de onze locuteurs, dans le cadre de trois séjours de terrain totalisant 12 mois et réalisés dans des villages traditionnels. Cette thèse répond à un double objectif : elle propose d’une part, une description d’une langue en danger encore très peu décrite, dans un cadre de linguistique typologique-fonctionnelle, génétique et aréale et, d’autre part, le développement de thématiques particulières. Ce travail propose dans un premier temps une introduction sociolinguistique de la langue dans le but de contextualiser la recherche. Puis, les thèmes linguistiques abordés dans cette thèse couvrent la phonologie et la morphosyntaxe. La partie phonologique propose une synthèse de la phonologie du stieng dans une perspective comparative et diachronique. La partie morphosyntaxe est quant à elle scindée en différentes sous-parties dédiées aux catégories de mots ainsi qu’aux domaines nominal, verbal et phrastique. Une attention particulière est accordée aux thèmes de la catégorisation nominale, de la composition nominale, du temps-aspect-mode (TAM), des constructions verbales en série et de l'expression de l’espace. Les annexes de cette thèse présentent des informations complémentaires au sujet de la situation des minorités du Cambodge, des éléments relatifs à l’analyse phonologique ainsi que trois textes, glosés et traduits, extraits d'une base de données plus ample compilée dans le cadre des séjours de terrain.
Mots clés : stieng, Cambodge, môn-khmer, Asie du Sud-Est, langue en danger, grammaire.
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