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ven. 06/03/2015
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Séminaire DDL |
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9h30-12h30 |
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ISH, espace Marc Bloch |
Conférence de :
- Denis Creissels
(Laboratoire Dynamique du Langage)
- Natalia Eraso
(Laboratoire Dynamique du Langage)
dans le cadre des séminaires DDL |
Conférence de Denis Creissels : "Les classes nominales dans deux groupes de langues atlantiques" (9h30-10h30)
La classification des langues africaines selon Greenberg reconnaît une famille ‘atlantique’ (ou ‘ouest-atlantique’) rattachée au phylum Niger-Congo. L’opinion qui prévaut actuellement est que les langues atlantiques appartiennent bien au phylum Niger-Congo, mais ne forment pas vraiment une unité génétique à l’intérieur du Niger-Congo : il s’agit plutôt d’un regroupement aréal de plusieurs branches du Niger-Congo, dont le nombre exact reste d’ailleurs à établir. Quoi qu’il en soit, les langues atlantiques ont ceci de remarquable qu’elles possèdent très généralement un type particulier de système de genre, communément désigné comme ‘système de classes nominales’. Un tel système est très certainement à reconstruire pour le Proto-Niger-Congo, et en dehors des langues bantoues, c’est dans les langues atlantiques que le proto-système est le mieux conservé. Mais par ailleurs, les langues atlantiques présentent une diversité infiniment supérieure à celle des langues bantoues, ce qui veut dire qu’elle offrent des données particulièrement riches à la fois pour la reconstruction du proto-système et pour une observation des possibilités d’évolution de tels systèmes.
Dans ma présentation, après avoir présenté les traits typiques des systèmes de classes nominales Niger-Congo et illustré les traits en question par des exemples tirés de langues atlantique-nord et atlantique-centre, je m’attacherai à analyser les divers types de changement par lesquels les langues atlantiques considérées individuellement peuvent avoir acquis des caractéristiques s’écartant du prototype Niger-Congo.
Conférence de Natalia Eraso : Genre et classificateurs numéraux en Tanimuka (Famille tucano oriental - Amazonie Colombienne)
(11h00-12h00)
En tanimuka coexistent deux systèmes de classification nominale : genre et classificateurs numéraux. Le système de genre est un système d’accord grammatical, motivé sémantiquement (masculin, féminin et neutre), étant de genre neutre les noms des entités non-humaines. Le système de classificateurs numéraux se manifeste à travers des suffixes rattachés à l’expression quantificative, les démonstratifs et les adjectifs. La distinction sémantique la plus importante est celle d’animé vs inanimé. Pour les entités inanimées, il y a deux types de classificateurs: i) les classificateurs monosyllabiques et grammaticalisés de ‘tri’, auxquels correspondent les catégories de forme et configuration, et ii) les classificateurs dissyllabiques et d’origine lexicale, auxquels correspondent, en plus des termes de mesure, les catégories de matière, essence et fonction.
On peut considérer le tanimuka comme un exemple de système en évolution, tout comme le sont les autres systèmes amazoniens, semi-grammaticalisés et émergents. Il a la particularité de se trouver entre les deux extrêmes d’un continuum lexico-grammatical. Du point de vue des classificateurs dissyllabiques, d'origine lexicale, c’est un système ouvert, en expansion. Du point de vue de classificateurs monosyllabiques c’est un système établi.
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ven. 27/03/2015
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Séminaire DTT : Atelier Typologie Sémantique |
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14h-16h |
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ISH, salle Albretch (100A, 16 av Berthelot) |
Colette Grinevald
Sur le domaine sémantique de la TRAJECTOIRE Proposition d’architecture d’un concept typologique complexe
Le programme TRAJECTOIRE de la Fédération de Typologie basé au DDL travaille depuis plusieurs années sur les dimensions typologiques de l’expression d’un domaine sémantique du même nom. Or la définition du concept de « trajectoire » lui-même (terme français qui recouvre les termes anglais de path et trajectory) ne fait pas encore consensus parmi les membres du groupe de recherche.
Cette présentation considère d’abord les propositions des pionniers du domaine il y a une décennie (Talmy, Slobin 2005, Levinson 2008, Levinson et Wilkins 2006 inter alia) pour proposer ensuite un concept typologique complexe de TRAJECTOIRE, entendu dans une acceptation strictement spatiale mais non restreinte au déplacement. Ce concept est analysé comme une architecture à plusieurs niveaux et types d’associations, pour rendre compte de faits de langues divers mis en évidence par l’équipe du projet. La proposition rend compte entre autre de la place, dans cette architecture, de systèmes spécifiques tels que les directionnels, le mouvement et/ou la posture associé(e).
Une forme plus développée du modèle a été présentée dans un séminaire du Département de Linguistique de UC Berkeley, le 22 février 2013 en présence de Len Talmy et Dan Slobin, et a été amplement discutée ensuite avec eux.
Grinevald, Colette 2011. On constructing a working typology of the expression of path, Faits de Langues, Les Cahiers 3, Paris, Ophrys, pp. 43-70.
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ven. 27/03/2015
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Formation (n°2) "Régression linéaire avec le logiciel R" |
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9h30-12h30 |
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ISH André Frossard |
Nous poursuivrons le travail entamé lors de la première formation du 20 février 2015.
1) Nous verrons comment tester les hypothèses qui sous-tendent l'emploi d'un modèle de régression.
2) Nous aborderons la différence entre variables indépendantes continues ou catégorielles dans un modèle linéaire.
3) Nous introduirons la notion d'effet aléatoire et présenterons les modèles de régression mixtes.
4) S'il reste un peu de temps, nous parlerons enfin de régression logistique.
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ven. 03/04/2015
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Séminaire du laboratoire DDL - Maïa Ponsonnet et Eva Schultze-Berndt |
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9h30-12h30 |
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ISH, salle Elise Rivet |
Conférence de :
- Maïa Ponsonnet
(Laboratoire Dynamique du Langage)
- Eva Schultze-Berndt
(Department of Linguistics and English Language, University of Manchester)
dans le cadre des séminaires DDL |
Conférence de Maïa Ponsonnet : "The semantic domain of fear in dalabon and kriol (northern Australia" (9h30-10h30)
After presenting my research questions on the linguistic encoding of emotions, and the linguistic context of my research, I will illustrate my methodology with a case study on the lexicalization of fear in three languages: English, Dalabon and Barunga Kriol (northern Australia).
Dalabon is a severely threatened Australian language that is currently being replaced by Barunga Kriol, a variety of Australian creole. As an English-based creole, Barunga Kriol receives influences from English, as well as from Australian languages, including Dalabon. I will show to which extent Barunga Kriol resembles English with respect to the lexicalization of fear, to which extent it resembles Dalabon, or neither of them. I will then suggest explanations for the Barunga Kriol patterns of lexicalization.
Conférence d’Eva Schultze-Berndt : "The grammar of fear in Australian languages and beyond" (11h00-12h00)
This paper examines the phenomenon of grammatical markers – labelled variously apprehensive, timitive or evitative – which encode modal meanings of undesirable possibility, as in the second clause of the English utterance Watch out for cars, (otherwise) you might get run over. In other words, they mark an event as one to be feared and to be avoided, and, as in the example above, are often used in conjunction with an imperative clause. Although markers with meanings of this types have been described e.g. for Australian, Papuan and Austronesian languages, they have been virtually ignored in the semantic literature on modality. After an illustration of the phenomenon from a range of languages, I will in particular address the phenomenon of the historical sources of such markers. Attested sources include complementizers with main verbs of fear (Lichtenberk 1995), prohibitives (Pakendorff & Schalley 2007), but also general modal markers (Verstraete 2005) and conjunctions expressing temporal sequence such as German nachher ‘afterwards’, Dutch straks ‘soon, later’ (Boogaart 2009), and Northern Australian Kriol bambai (derived from English by and by; Angelo & Schultze-Berndt to appear). In the latter case, the semantic change from temporal to apprehensive marker can be argued to involve pragmatic strengthening in two respects: first, by conventionalization of an invited inference from temporal succession to causality, and further from (general) caused event to undesirable caused event.
Références
Angelo, Denise & Eva Schultze-Berndt. to appear. Beware of bambai – lest it be apprehensive. In Felicity Meakins & Carmel O’Shannessy (eds.), Language Contact in Australia. Berlin: Mouton de Gruyter.
Boogaart, Ronny. 2009. Een retorische straks-constructie. In Ronny Boogaart, Josien Lalleman, Marijke Mooijaart & Marijke van der Wal (eds.), Woorden wisselen. Voor Ariane van Santen bij haar afscheid van de Leidse universiteit, 167–183. Leiden: Stichting Neerlandistiek Leiden (SNL-reeks 20).
Lichtenberk, František. 1995. Apprehensional epistemics. In Joan Bybee & Suzanen Fleischman (eds.), Modality in grammar and discourse, 293–328. Amsterdam: John Benjamins.
Pakendorf, Brigitte & Ewa Schalley. 2007. From possibility to prohibition: A rare grammaticalization pathway. Linguistic Typology 11: 515-540.
Verstraete, Jean-Christophe. 2005. The semantics and pragmatics of composite mood marking: The non-Pama-Nyungan languages of northern Australia. Linguistic Typology 9: 223–268.
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